GROTTE DE LA PASCALOUNE

(Fabien DARNE – Césame)

 

 

Commune de Saint Montan - Ardèche

Coordonnées : 778,20 - 237,80 - 260

Pointée sur la carte I.G.N. 1:25000 Bourg-Saint-Andéol 2939 Est.

Autres appellations (in Balazuc) : Baume Pasqualine, Grotte du Rouquet, Grotte de la Bardalène, Grotte de Rimouren.

Profondeur : 192 m. Développement : 1500m environ.

 

Accès :

Sur la D.4 de Saint-Remèze à Bourg-Saint-Andéol, prendre la D.462 qui mène au superbe hameau de Rimouren. Au bout de 2,3 km, dans une grande courbe à gauche, emprunter la DFCI marquée "Chemin des Cabanettes - Réserve d’eau", qui part sous un pylône radio à droite. Suivre cette piste durant 800 mètres, et prendre, à un grand carrefour, à gauche afin de la poursuivre. Au bout de 1,650 km, garer le véhicule au niveau d’une coupe de bois. Repérer sur les troncs les marquages bleus (P pour Pascaloune). Emprunter alors un sentier assez bien tracé qui descend sur le ruisseau du Rimouren et qui mène en 10 minutes à l’entrée de la grotte, vaste porche d’occupation préhistorique. Cavité pointée sur la carte I.G.N.

 

Description :

Une vaste galerie d’une centaine de mètres fait suite au porche et mène à un ressaut de 6 mètres sur une coulée stalagmitique. Poursuivre à droite de la galerie en évitant les nombreux puits, regards sur un niveau inférieur. On descend alors une coulée boueuse (équipement facultatif) pour rejoindre l’étage inférieur et trouver l’accès désobstrué au réseau de puits (bois en place).

On descend un puits de 8 mètres entièrement désobstrué et bien ventilé, puis, après une étroiture, le premier tronçon d’un puits de 38 mètres qui se scinde en 2 à -10 m. Choisir de préférence le puits de gauche quand on est à califourchon sur la lame d’érosion face au vide. 30 mètres de descente et de nombreux fractionnements permettent de prendre pied sur un éboulis au sommet du dernier puits (35 mètres).

Au bas de ce dernier, on arrive dans une salle sombre et glaiseuse à 110 mètres de profondeur. En contrebas, un système de boyaux argileux filant vers le nord-est permet après le passage de plusieurs étroitures glaiseuses et de 2 ressauts, d’accéder à des galeries plus vastes menant à -160 à un siphon aval (230 m ; -32 m). À l’amont, la galerie des galets mène au bout d’une centaine de mètres au siphon amont (328 m ; -27 m).

À noter : d’importantes cheminées se dressent dans les galeries du fond. La cavité est souvent chargée en CO2. Le courant d’air semble se perdre dans les puits. Topographie, plongées et explorations sont à poursuivre.

 

KARSTOLOGIE :

La grotte de la Pascaloune semble être une ancienne perte du ruisseau de Rimourin. La rivière qui la parcourt est un affluent du collecteur des fontaines de Tourne sans doute découvert par P. Penez lors de sa plongée. Une coloration a confirmé la relation hydrologique : c'est donc un réseau très important qui reste à découvrir. Cette coloration a été effectuée en janvier 1980 à la fluorescéine ; le traceur est ressorti aux exsurgences de Tourne, à Bourg-Saint-Andéol trois jours plus tard.

Le fond actuel de la grotte se situe 10 m au-dessus des vasques des résurgences mais celles-ci plongent jusqu'à 80m sous le niveau de la mer ! Grâce à ces plongées le potentiel en dénivelé dépasserait les 500 m sur un bassin d'alimentation difficile à délimiter précisément ; ce dernier doit concerner toutes les zones boisées au sud du ruisseau de Rimourin sur une superficie voisine de 60 km2. C’est donc un réseau très important qui reste à découvrir... Compte tenu des profondeurs atteintes dans les résurgences, le potentiel est d’au moins 340 mètres de dénivelé.

 

ARCHEOLOGIE :

De rares ossements humains y ont été découverts (mandibule d’adulte de petite taille, sans troisième molaire, néolithique ou plus récent), ainsi que des fragments de peintures (aurignaciennes ?) : tracés linéaires, mammouth, bouquetin ? Il s’agit peut-être de colorations naturelles. Enfin, des fragments de poteries grossières, non décorées (bronze ou Halstatt ?).

 

FICHE D’EQUIPEMENT : (F. DARNE & L. TANGUILLE - 1997)

PUITS

CORDES

AMARRAGES

OBSERVATIONS

R 6

 

C 12

2 AN

grandes sangles

R 5

 

C 8

AN

facultatif

P 8

 

C 15

1S + 1 AN ou 2 S + 1S à -4 (facultatif)

puits désobstrué étroit et ventilé

P 38

CP + C 53

1 AN + MC 3 + 1 S + 1 AN (ou 2 S) + 1 S à -6 + 1 S à -10 + 1 S à -16 + 1 S à -23 + 2 S à -30

puits scindé en deux, choisir l’itinéraire à gauche sur la lame, quand on est face au vide

P 35

C 48

1 AN + 1 S + MC 2,5 + 2 S + 1 S à -6 + 1 S à -14 + 1 S à -26

si CP de 58 m possibilité de rabouter

R 4

 

C 5

AN + 1 S

Dans galeries glaiseuses

R 6

C 10

AN + 1 S

Dans galeries du fond

TOTAL

141 m

17 S + 9 AN

 

 

EXPLORATIONS :

* De Serres, Gayte et Plantin découvrent la cavité en décembre 1950.

* Le G.S. de Bourg-Saint-Andéol explore 150 mètres de galeries remontant vers le sud-ouest depuis l’entrée.

* En 1969, l’A.S.C.E.A. (Association Sportive du Commissariat à l’Énergie Atomique) de Pierrelatte entreprend une désobstruction qui débouche 10 ans plus tard, le 6 avril 1979, dans la suite du réseau . Ce dernier passe de 290 m à 1140 m de développement pour 160 m de profondeur.

* Le S.C. Saint-Montan explore et topographie le réseau jusqu’au siphon (sur la topographie est indiqué : 800 mètres de premières non aquatiques. 50 sorties environ de désobstruction, 9 sorties d’exploration, longueur 1100 m. Explorateurs : Levier, Chochod, Lafitte, Feytel, Roustan, Carfantan, Bousquet, Inisan, Beau, Derivol, Goury, Flandin).

* Le 16 décembre 1979, F. Vergier et P. Penez plongent le siphon terminal sur 140 m, point bas à -23 m (arrêt sur manque d’air). Puis le 5 janvier 1980. P. Penez ajoute 90 m à -32 m. Il plonge également l’amont sur 108 m (-12 m) puis sur 328 m à -27 m.

* En 1988, P. Lapierre découvre plus de 300 mètres de galeries dans l’amont du siphon.

 

BIBLIOGRAPHIE CHRONOLOGIQUE :

De BENOIT, P. (1952) : Un vieux village en pays d’Helvie. Revue du Touring Club de France, n°623, novembre, p. 382.

BREUIL, H. (1952) : Quatre cents siècles d’art pariétal. Les cavernes ornées de l’âge du Renne. Centre d’Études de Documentaion Préhistoriques, Montignac (Dordogne), p. 207.

GAYTE, R. & Dr DROUOT, E. (1952) : Prise de date. Bulletin de la Société Préhistorique Française n°49, n° 5-6, p. 205.

De SERRES, C. (1952) : Rectification. Bulletin de la Société Préhistorique Française n°49, n°10, p. 504.

GAYTE, R. (1953) : Grotte de Rimouren (correspondance, 28 mai, § 7). Bulletin de la Société Préhistorique Française n°50, n° 5-6, p.279.

Dr DROUOT, E. (1953) : Les peintures de la grotte Bayol à Collias (Gard) et l’art pariétal en Languedoc méditerranéen. Bulletin de la Société Préhistorique Française n°50, p. 403.

BALAZUC, J. (1956) : Spéléologie du département de l'Ardèche. - Rassegna Speleologica Italiana et Societa Speleologica Italiana, Mémoire n°2, et Éditions de la Bouquinerie ardéchoise (Grospierres), 1986, nouvelle édition, 189 p., 62 planches, 1 carte hors-texte (p.105).

CHOCHOD, D. (1977) : Spéléo à Bourg-Saint-Andéol et Vallon-Pont-d'Arc (07) - Les Nouvelles du M.A.S.C. (Montélimar), 1977 (10), n.p. (7 p.).

CHOCHOD, D. (1979) : Spéléologie dans le canton de Bourg-Saint-Andéol. - Les Nouvelles du M.A.S.C. (Montélimar), 1979 (12), n.p. (7 p.).

CHOCHOD, D. (1979) : Spéléologie du canton de Bourg-Saint-Andéol. - Bulletin du Comité départemental de spéléologie de l'Ardèche (Aubenas), 1979 (14), p. 1 8-33.

A.A. (1979) : Recensement des grandes cavités ardéchoises. - Bulletin du Comité départemental de spéléologie de l'Ardèche (Aubenas), 1979 (14), p.3-17 (p.12).

VERGIER, F. et PENEZ, P. (1980) : Plongées des groupes Spéléo-Ragaïe et Spéléo-Darboun. - Spelunca (Paris), 1980 (2), p. 83-84.

CHOUQUET, J.-C., PENEZ, P, et VERGIER, F. (1981) : Explorations des siphonistes Darboun - Ragaïe. Année 1980. - Info plongée (Paris), 1980 (30), n.p. (6 p.).

CHOCHOD, D. (1981) : Spéléologie du canton de Bourg-Saint-Andéol. - Les spéléos drômois (La-Chapelle-en-Vercors), 1981 (1), p.27-45.

BELLEVILLE, L. (1985) : Hydrogéologie karstique. Géométrie, fonctionnement et karstogenèse des systèmes karstiques des gorges de l'Ardèche (Ardèche, Gard). - Thèse de Doctorat de l'Université scientifique et médicale de Grenoble (Grenoble), 228 p.